Vers des villes sportives : une vision pour des communautés plus saines et durables

L’OMS préconise 10 heures d’activités physiques par semaine, 15 heures pour un adolescent. Depuis 2020, 61% des habitants de la France sont sédentaires. Les effets de la sédentarité se ressentent sur le plan physique mais aussi mental.

                                                Promenade des quais de Bordeaux

Mais les différentes crises que nous traversons actuellement pourrait mettre en péril la possibilité de pratiquer une activité physique : 

  • Crise sanitaire : fermeture totale de l’espace public, impossibilité de pratiquer des activités physiques en extérieurs ou au sein de structures adaptées 
  • Crise énergétique : en 2022 le prix annuel du MWh d’électricité a augmenté de 45% et celui du MWh de gaz de 107%. La hausse des factures d’énergie des équipes sportives oscille entre 256 et 300%. Chauffage, mobilités, rafraîchissement : autant de sobriétés subies sur les équipements sportifs. Les premières touchées sont les piscines. 
  • Réchauffement global : pratiquer une activité physique a plus de 32°C peut causer de graves problèmes de santé. Pour un scénario compris entre +2°C et +4°C la diminution de l’activité physique pourrait être de 24 jours et 2 mois. 

Si le sport pâtit de ces crises, il est aussi l’une des causes. En effet, l’organisation de grands évènements sportifs comme la coupe du monde de football ou bien les Jeux Olympiques induit le transport de milliers de personnes, la construction d’équipement, le chauffage, l’éclairage, l’alimentation etc. 

Comment “sportiviser” la ville ? 

L’aménagement des villes peut jouer un rôle pour mieux répondre aux besoins des usagers tout en prenant en compte la transition écologique. 

Pour ce faire il faut raisonner en complémentarité sur 3 plans : 

  • équipements sportifs (publics et privés), 
  • espaces publics, 
  • espaces verts ou naturels.

Plusieurs solutions sont envisageables pour équiper autrement : 

transformer l’existant

  • avant de penser à déconstruire, réhabiliter 
  • investir les espaces délaissés
  • optimiser l’existant du sous-sol jusqu’au toit 

intensifier et mutualiser 

  • diversifier les usages sportifs d’un équipement 
  • mixer les fonctions au sein des espaces 
  • sportiviser la ville

utiliser les aménagements sportifs comme support de préservation de l’environnement

  • végétaliser les bâtiments sportifs 
  • aider à la résilience des territoires 
  • contribuer à un aménagement circulaire. 

L’exemple de la Ville de Bayonne : Bayonne et le sport, une longue histoire 

La ville de Bayonne vit au rythme du sport, en témoigne son slogan : “Bayonne l’esprit sportif”, ou bien la célèbre section rugby de l’aviron bayonnais. 

La Ville adopte en 2019 son Schéma Directeur des sports pour la période 2020-2025. Au sein de ce Schéma un Plan Sport-Santé et Bien-Être est adopté en 2021 pour répondre à cinq enjeux principaux : politique sportive, santé publique, éducation et enjeux sociaux, économie (gratuité et accès facilité à la pratique sportive), structuration de la Ville et du territoire autour du Plan Sport Santé et Bien Être. 

Dans ce contexte la Ville crée des parcours santé, elle s’appuie sur les remparts et les aménités naturelles comme les rivières pour aménagées les parcours. Au nombre de quatre, ces parcours sont modulables, ils se rejoignent tous ce qui laisse la possibilité aux usagers de parcourir l’ensemble des quatre parcours. Ces parcours traversent la ville dans son intégralité. 

Chacun de ces 4 parcours est jalonné par des aires de sport non genrées, avec des hauteurs diverses et des types d’agrès multiples. Pour favoriser la diversité des utilisateurs de ces aires de sports, des aires de jeux pour enfants sont placées juste à côté, des QR Codes sont présents, renvoyant à des vidéos d’exercice à réaliser. Des coachs sportifs sont parfois présents sur place pour guider les utilisateurs. 

Un parcours représente un budget compris entre 80 000 et 120 000 € d’aménagement pour la Ville. 

L’exemple de la piscine de la Conterie : équipement sportif et sobriété énergétique

La piscine de la Conterie est une piscine communale du Sud de Rennes inaugurée en 2008, et uniquement chauffée au bois. 

La piscine doit s’agrandir et veut continuer à avoir une sobriété énergétique. Pour cela sept actes ont été imaginé pour agrandir avec les moyens constants : 

  • Acte 1 : Sécuriser la chaudière bois dans son fonctionnement 
  • Acte 2 : Économiser sur l’eau en chassant les fuites et en modifiant les masses filtrantes 
  • Acte 3 : Économiser sur l’électricité grâce à la mise en place d’un automaticien de talent, le changement des pompes, et l’extension du système au traitement de l’air 
  • Acte 4 : Chasser les calories perdues ou fatales en gérant mieux la température des douches et isolant le bassin nordique 
  • Acte 5 : Réaliser des travaux d’agrandissement pour répondre à l’augmentation de la population 
  • Acte 6 : Augmenter les ressources 
  • Acte 7 : Penser à l’avenir et anticiper les futurs besoins et crises
3 Points