Un quartier bas carbone, ça veut dire quoi ?

Comprendre la notion de “bas carbone”, la rendre accessible et tangible permet de partager collectivement sa définition et les enjeux qu’elle entraîne. 

Pour les professionnels de l’aménagement comme le grand public, déterminer le processus du concept de “bas carbone” offre la possibilité de monter en compétence sur ces sujets et de s’engager collectivement dans la bifurcation écologique de la fabrique de la ville.

Le carbone, un élément physique

Le carbone est le 4e élément le plus répandu dans l’univers. Il est à la base de toute la vie sur terre. À l’échelle du grand cycle géologique, il a permis d’équilibrer les systèmes et non de créer des déséquilibres. Aujourd’hui, le puit de carbone naturel est déséquilibré par les émissions de carbone des activités humaines dans l’atmosphère.

Habiter un quartier bas carbone signifie émettre moins de CO2 dans son mode de vie tout en améliorant le confort d’usage. Selon le GIEC, nous devrions émettre 2 tonnes de CO2 par an par habitant pour ne pas dépasser les 2 degrés, mesure adoptée lors des Accords de Paris en 2015. Nous sommes aujourd’hui à 11 tonnes de CO2 par habitant.  

Éviter le carbone de l’aménagement et de la construction

Le CO2 équivalent correspond au calcul comprenant tous les éléments et les actions qui émettent du carbone.

Ainsi, dans le calcul-carbone d’un aménagement, il est possible d’additionner le cycle de vie du quartier comprenant les matériaux, la construction, les usages des habitants, la fin de vie des matériaux, etc.  

Vivre dans un quartier bas carbone permet de tendre vers les 2 tonnes de carbone par an en adoptant des modes de vie résilients et en habitant dans des logements respectueux de l’environnement. 

Concevoir un projet bas carbone, de sa construction à son usage demande de : 

  • préserver la nature des sols, la topographie et la végétation en présence pour favoriser les îlots de fraîcheur, et ce, dès la réflexion sur l’implantation du projet ;
  • construire ou reconstruire avec des matériaux respectueux de l’environnement (matériaux biosourcés, géosourcés, etc) ; 
  • favoriser l’orientation des bâtiments, la ventilation naturelle, les orientations, l’ensoleillement et l’accessibilité. En somme, privilégier le bioclimatisme ; 
  • accompagner la transition énergétique locale ; 
  • favoriser les mobilités actives et les mobilités douces ; 
  • privilégier l’économie circulaire et la gestion des déchets.

 

Prendre en compte le “déjà-là” et l’existant impacte le choix des urbanistes et des concepteurs. Il est nécessaire d’interroger et de questionner collectivement les plans masses et plans guides des projets pour réduire l’impact carbone. 

Infuser ces changements de pratiques de la maîtrise d’ouvrage comme de la maîtrise d’œuvre demande de remettre en question les intentions et le dessin urbain afin d’engager des projets en faveur de la bifurcation écologique.

Oeuvrer collectivement et dessiner des récits prospectifs, simples, figuratifs et pédagogiques, sur les quartiers “bas carbone” permet de se projeter et d’imaginer ce qu’ils seraient en tenant compte de l’impact carbone et des questions qu’il suscite. Et co-construire un futur désirable pour tous et toutes.

4 Points