Donner libre cours à la chronotopie dans les projets d’aménagement

Il nous échappe, nous courons après, nous en manquons, nous en rêvons… Le temps.

Il est loin d’être inoffensif pour l’environnement. L’accélération de nos modes de vie fait pression sur les ressources naturelles tout en impactant la santé humaine. Pour y remédier et adapter nos rythmes de vie face à l’urgence climatique, les urbanistes expérimentent la chronotopie.

Appliquée à l’aménagement, la chronotopie désigne la prise en compte des dimensions temporelles (chrono) et spatiales (topos) dans les projets. Un espace public chronotopique pourra ainsi accueillir certains usages le jour et d’autres la nuit selon le temps disponible et les différents publics en fonction des moments de la journée. Ces agencements sont la garantie d’une mutualisation des espaces (un parking pourra être réservé aux résidents d’un quartier la nuit et utilisé par les salariés le jour) et d’une hybridation des usages (un restaurant d’entreprise pourra servir de lieu de réunion et de convivialité hors des temps de repas).

Interroger les citoyens sur leurs usages des lieux à travers le prisme de la chronotopie est particulièrement pertinent durant les temps d’animation et de concertation, notamment lors de la phase de programmation. Ils favorisent l’adaptation et la conciliation des usages. La préfiguration de l’utilisation des espaces et des aménagements peut se tester par le biais de l’urbanisme transitoire.

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Écologie Urbaine & Citoyenne assistait à une visite avec la Métropole Européenne de Lille (MEL) autour de son projet “Libre Cour, Libre jardin”. Cette opération, qui préfigure “Time2adapt”, le projet lauréat de l’appel à projet European Urban Initiative, vise à augmenter l’offre d’espaces de fraîcheur accessibles aux habitants par le biais de l’approche temporelle. “Libre Cour, Libre jardin” a pour objectif de permettre aux habitants d’accéder à des jardins et des cours d’école habituellement fermés au grand public.

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