À quoi sert un Livre Blanc de la concertation ?

Balade urbaine, word-café, réunion publique, questionnaire numérique, post-it, registre en mairie… Voilà les mots qui viennent quand on parle de concertation. Et c’est très bien : cela permet de montrer la richesse des formats pour demander leurs avis aux habitants et riverains. Mais ces différents formats posent avant tout la question du “Comment faire une concertation ?”.

La restitution se réfère, elle, à la question essentielle du “Pourquoi faire une concertation ?”. La concertation, pour être prise en compte dans le projet urbain, doit se raconter. Quels sont les thèmes qui sont ressortis ? Quels sont les points de dissensus ou au contraire de consensus ? Qu’est-ce qui a fait débat ? Quelles sont les priorités ?

“Livre Blanc”, “cahier de préconisations citoyennes” ou encore “bilan de la démarche” : ces documents permettent de restituer collectivement et fidèlement la concertation. Plus synthétique qu’une addition de comptes-rendus, ils permettent de donner une visibilité à la parole citoyenne à l’issue de la démarche.

Afin de rendre ce travail de synthèse plus efficace et facilement mobilisable pour la suite du projet, il est essentiel de se poser les bonnes questions. Et ce, avant même le lancement de la démarche de concertation. Quels sont les publics destinataires ? (Déterminer les publics destinataires du Livre Blanc est en effet essentiel pour rendre le travail plus utile et penser à la forme autant qu’au contenu.) Quels sont les objectifs de la production de ce contenu ? Comment les résultats et propositions pourront-ils être mobilisés par la suite ?

Inviter les citoyens à co-construire le Livre Blanc est un exercice participatif en tant que tel. La communication sur un projet est ainsi soumise à l’avis des participants, ce qui contribue à mieux cibler les publics destinataires et à hiérarchiser les résultats à communiquer pour mieux les mobiliser par la suite.

Si le contenu et la forme du Livre Blanc peuvent, et doivent, varier d’un projet à l’autre, quelques éléments clés sont tout de même universels. En premier lieu, le Livre Blanc doit donner des informations de qualité, utiles, claires et complètes sur la concertation qui s’est déroulée. Ainsi, que le lecteur connaisse le projet ou non, il doit pouvoir s’y retrouver. L’introduction est essentielle : c’est elle qui donne envie au lecteur d’aller plus loin. Les propositions issues de la concertation doivent être suffisamment détaillées et argumentées pour que le lecteur comprenne les tenants et aboutissants sans avoir besoin de lire toutes les annexes.

Enfin, le format reste bien sûr un élément essentiel. Film, dessin, schéma, textes, cartographie… Le mode de restitution doit correspondre aux objectifs et au public cible du livre blanc. S’il est destiné à être annexé à un cahier des charges pour une recherche de MOE, la cartographie, facilement appropriable par des architectes et urbanistes, peut être la meilleure solution. En revanche, s’il doit toucher un public large d’habitants et usagers, il faut aller vers un format mixte où chacun et chacune peut s’y retrouver : un document communicant mêlant textes et images est souvent plébiscité.

En conclusion, et nous n’insisterons jamais assez dessus, le bilan d’une démarche de concertation ne s’invente pas à la fin ! Il est le cœur même du sens de la démarche et doit donc avoir toute sa place tout au long de celle-ci.

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Écologie Urbaine & Citoyenne accompagne les acteurs mobilisés dans des concertations à élaborer ce type de livrable dans le cadre de ses missions auprès des collectivités, à l’image du Livre Blanc de Roubaix, du Cahier de préconisations citoyennes de Bordeaux Métropole ou encore du Bilan pour le Plan Climat du Haut Conseil métropolitain pour le Climat (HCmC) de la Métropole Européenne de Lille (MEL).

Les formats de restitution sont nombreux : cartographie, dessin, facilitation graphique, vidéo, réunion publique, site internet, dessin...

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