Feuilleton – Épisode 1/4 La crise sanitaire, révélateur des crises écologiques et démocratiques

Écologie Urbaine & Citoyenne propose un feuilleton sur les crises et mutations écologiques & démocratiques dans nos villes et territoires. À travers 4 épisodes, nous exprimons un constat, nos stratégies et les solutions & méthodes que nous proposons pour répondre à ces crises.

 

La crise sanitaire nous a rappelé à quel point la santé est fondamentale. Au-delà de la sidération, le confinement et le couvre-feu nous rappellent à quel point, dans les villes et les territoires, nous sommes inégaux face à l’accès à la santé, au logement, à l’emploi, l’éducation, la culture ou encore aux espaces naturels.

Pourtant, depuis des dizaines d’années, de nombreux acteurs alertent sur les effets du changement climatique à l’échelle locale. Tous les 10 ans, l’équivalent d’un département français est artificialisé. Le développement urbain se fait au détriment des espaces naturels et agricoles (70% de l’urbanisation se fait sur des terres de très bonne qualité) alors que d’autres emprises foncières devraient être mobilisées. Ces extensions urbaines entraînent la fragmentation des écosystèmes, une perte de qualité et stabilité des sols, une pollution lumineuse, des coûts importants ainsi que des émissions de carbone et de polluants. La minéralisation des villes entraîne par ailleurs le phénomène d’Îlot de Chaleur Urbain et chaque année le record de chaleur dans les villes françaises est battu. En témoigne les 46°C atteint en juin 2019 à Vérargues dans l’Hérault. La priorité des projets d’aménagement est malheureusement encore trop souvent accordée aux mobilités carbonées, entraînant des effets néfastes sur la santé (48 000 décès prématurés par an dus à la pollution atmosphérique en France). La création de déchets dans le secteur du BTP  (224 millions de tonnes générées par la construction en 2017) est la plus importante de tous les secteurs économiques, alors que des solutions de recyclage et de réemploi existent. Enfin, en 10 ans, 38% des chauves-souris ont disparu, tout comme ⅓ des oiseaux agricoles en 17 ans et les 3/4 des moineaux parisiens en un peu plus de 10 ans. Cette crise écologique va s’aggraver si nous ne modifions pas en profondeur nos modes de vie. Seul un scénario très volontariste de réduction des émissions de carbone  est en mesure de maintenir la hausse des température sous le seuil des 2°.

Le effets du changement climatique dans nos villes et territoires sont à croiser avec un autre constat, celui du déficit démocratique local. La faible participation aux élections locales et le manque de représentation de la diversité, et pour autant,  l’aspiration à plus de démocratie directe, sont le reflet de cette crise démocratique. Hors, tous les sujets de l’aménagement des villes et territoires sont interrogés par les habitants et usagers (mobilité, nature, habitat, attractivité, etc.) et sont en lien direct avec les effets de la crise climatique. La crise sanitaire tend à resserrer le champ du dialogue citoyen local alors même qu’il est indispensable de s’interroger collectivement sur la réalisation de projets collectifs locaux viables où chacun.e puisse se reconnaître et s’épanouir.  L’écologie et la démocratie sont plus que jamais liés.

 

Au-delà du temps de l’interrogation sur les conséquences de cette crise multiple à toutes les échelles spatiales, l’action face au changement climatique et l’adaptation de nos modes de vie sont plus que jamais d’actualité.  A quoi doivent ressembler les villes et territoires de demain ? Comment mettre en place des modes de vie locaux plus sains et écologiques ? Quelles stratégies adopter ? La réponse au prochain épisode…

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