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Retrait-gonflement des argiles : l’adaptation de l’habitat individuel ne peut plus attendre !

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L’aggravation des épisodes de sécheresse et de fortes précipitations fait peser sur l’habitat individuel, ce colosse aux pieds d’argile, une menace encore largement méconnue. 

Aux pieds d’argile, car de nombreuses maisons sont construites sur un sol argileux, dont les propriétés spongieuses mettent sous pression les infrastructures qu’il supporte. Lorsqu’il s’assèche, l’argile se rétracte pour mieux gonfler par temps humide. Ce double mouvement provoque des fissures, empêche les portes et les fenêtres de se fermer, libère du radon radioactif, etc. Aujourd’hui, en France, plus de la moitié des maisons individuelles sont à risque moyen ou élevé d’après le BRGM, tandis que l’habitat collectif, plus lourd et doté de fondations plus profondes, s’en sort plutôt bien. 

 

Or, le dérèglement climatique aggrave rapidement le phénomène : en 2020, 54% des maisons étaient exposées à un risque moyen ou fort. En 2010, c’était 23%. Bien que peu spectaculaire, le retrait-gonflement des argiles impacte lourdement les victimes : rénovation sans fin, accès à l’indemnisation CatNat apparentée à un véritable parcours à obstacle, relogement, perte de valeur immobilière, passoire thermique… À la fatigue et parfois à la honte s’ajoutent un bilan économique conséquent. En effet, le retrait-gonflement des argiles présente un coût matériel faramineux pour les assurances et l’Etat (qui soutient les assurances à travers le régime CatNat) : 3 milliards d’euros rien qu’en 2022, et ça ne fait qu’augmenter. Quand le réchauffement climatique aura atteint 2,7°C en France, il faudra compter 7 milliards d’euros par an. 

 

Adapter le neuf et l’existant dès maintenant est donc indispensable pour anticiper des coûts d’indemnisation intenables. À ce jour, aucune alternative n’existe à l’indemnisation CatNat, dont l’incapacité à supporter les coûts du retrait-gonflement des argiles dans les années à venir est pourtant bien documentée. 

 

Adapter, donc, mais en veillant à ne pas compromettre l’adaptation à d’autres risques naturels. Afin de niveler le niveau d’humidité dans le sol, les solutions les plus souvent proposées aujourd’hui s’appuient en effet sur l’imperméabilisation et la dévégétalisation des pourtours des bâtiments. Cela est contreproductif dans un objectif de confort thermique, de qualité de l’air et d’adaptation aux inondations. L’impact de telles initiatives sur la biodiversité et la séquestration de gaz à effets de serre est également préoccupant.

 

C’est pourquoi Écologie Urbaine et Citoyenne cherche à valoriser des solutions compatibles avec les autres objectifs de la résilience urbaine dans le cadre de son travail d’approfondissement de l’analyse des risques. La rigidification des structures par l’emploi de chaînages et la simplification de l’épannelage pour limiter les points de fragilité sont des pistes à explorer. Mais le nerf de la guerre reste les fondations. Les pieux sont plus adaptés que les semelles : ils offrent moins de “prise au sol” et peuvent s’enfoncer assez profondément pour s’ancrer dans un sol plus stable que l’argile superficielle. Les pilotis vont encore plus loin dans cette démarche en désolidarisant le bâtiment du sol et de ses mouvements. D’autres approches telles que la réutilisation d’eau non potable pour humidifier le sol au compte-goutte en cas de sécheresse comme le propose le MACH développé par le CEREMA, doivent être prises en considération. 

Écologie Urbaine & Citoyenne défend donc une adaptation anticipée au retrait-gonflement des argiles pour éviter l’impasse économique dans quelques années, et fait valoir son approche systémique afin que cette adaptation ne se fasse pas au détriment des autres risques naturels.

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